DEMISSION
Novembre
2005 j’ai décidé d’arrêter ma première année à l’Ecole Supérieure d’Art de
Grenoble. Je n’explique pas encre mon geste.
C’est la fin de l’année scolaire maintenant, ils doivent
tous être en train d’écrire leur mémoire de propédeutique. Y mettre des photos
de leurs travaux. Le mien sera absent.
Je voudrais comprendre pourquoi j’ai décidé d’arrêter.
Plusieurs raisons certes !
Je me souviens combien j’avais travaillé pour le concours
d’entrée. Six mois ou presque.
Mon projet me fait rire aujourd’hui. Dès mon arrivé dans
l’Ecole, je me suis senti mal à l’aise, je n’arrivais pas à trouver ma place,
je ne comprenais pas pourquoi d’ailleurs. Les autres me faisait peur, ils
étaient fragiles et en même temps à fleur de peau, des bombes qui vont exploser
dans pas longtemps.
On nous avait demandé d’accrocher sur les murs de notre
salle des images. Des images qui nous parlé, qui nous plaisait.
J’ai mis un long moment, peut-être une semaine avant d’oser
accrocher quatre petites photos 10X15.
J’avais honte…
Les semaines passant, je m’ennuyais de plus en plus, à
chaque moment je pensais à ce qu’il se passait sur le campus… Nous devions nous
dessiner, prendre des pauses, j’avais l’impression d’être dans un autre monde,
que la réalité ne nous touchait pas.
Une grande école, un petit cocon.
A quelques kilomètres, les étudiants militaient contre
l’augmentation des frais d’inscription à l’UPMF. Maudites prestations
pédagogiques. Blocage et AG nous donnant un avant goût du printemps CPE.
Je ne pouvais pas rester la bas, je ne pouvais pas
laisser quelqu’un me juger, j’suis trop
égocentrique pour ça ! On me juge pas. On me touche pas.
J’ai une fâcheuse habitude. J’ignore. J’ignore souvent les
gens que j’aime pas d’ailleurs, les gens que je trouve dangereux pour ma vie.
C’est une chose horrible que l’ignorance, n’est-ce pas petit
prince.
Le petit prince m’a dit : « quand tu
l’ignores, tu refuses sont existence, c’est la pire chose que quelqu’un puisse
faire ».
Mais je continu d’ignorer, j’ai ignorer ma vie aussi et l’Ecole
d’art.
Je voulais pas laisser quelqu’un me dire que ce que je
faisais était de la merde. Je voulais pas qu’on me juge.
C’est pas comme une disserte… Un regard, un jugement sur un
travail plastique, c’est un jugement sur l’être, c’est une idée sur soi. Mes
toiles sont mon corps, on me juge pas !
Foutus idées de prolo !
C’est ce que me dit souvent le petit prince, j’ai le complexe du prolo qui a été trop privé dans son enfance.